vendredi, novembre 08, 2002

Pierre Desproges: (extrait de scene)
JE HAIS LES COIFFEURS !
D'ailleurs j'ai horreur qu'on me tripote la tête par derrière en me racontant des conneries dans le dos ! J'ai horreur qu'un gominé à gourmettes me chahute le cuir chevelu avec ses grosses papattes embagousées aux ongles éclatants de vulgarité manucurale. J'ai horreur qu'un Brummel de bal disco me gerbe dans le cou le crachin postillonnant des réflexions de philosophie banlieusarde que lui inspirent sporadiquement la hausse du dollar, l'anus artificiel du Pape, l'inappétence sexuelle de la petite Grimaldi depuis la mort de sa mère en bagnole, l'agonie de St-Etienne, le déclin de l'Occident, le fibrome de sa femme... pas de la femme de l'Occident...de sa femme à lui, le super merlan néo-romantique de mes deux...., la montée de la violence dans les milieux cosmopolites et puis bien sûr l'indiscipline problématique de la raie de mon quoi ?.....de la raie de mon crâne,
allons !
(...)
Femmes de France, tout à l'heure je vous demandais de ne plus marcher dans la mode, maintenant je vous ne supplie, n'allez plus jamais chez le coiffeur ! D'abord ca ne sert à rien. Non ca ne sert à rien, réfléchissez une seconde... les Russes arrivent. Bon, dans un mois si tout va bien et si le temps le permet c'est la guerre, d'accord ? Dans cinq ans c'est la libération que n'attendez-vous donc jusque là pour vous faire tondre ?